Paris – Arago, c’est surement mon affiche préférée en matière de volley, ou peut-être celle que j’ai le plus de mal à regarder paradoxalement, puisque je suis en général autant ravi pour les vainqueur que déçu pour le partant. Entre une équipe de l’Arago qui bataille avec Nantes (dont on ne sait plus exactement combien ils ont de points) et une formation parisienne en plein trou d’air, difficile de dire qui avait le plus besoin de succès. Ce sont finalement les hommes de Dorian Rougeyron qui l’emportent 3-2 s’offrant ainsi une victoire référence.
Découvrez mon récit de la rencontre, illustré de belles photos.
L’Arago en ligue des champions : très mal géré.
Contrairement au Paris Volley, cette saison l’Arago avait le bonheur de faire ses premiers pas dans la compétition continentale suprême, la ligue des champions de volley. Au delà d’un parcours sportif où les sétois n’ont pas démérité (logiquement 3eme de leur poule derrière Cunéo et Reswov) les hommes de Patrick Duflos ont eu la particularité de ne pas évoluer dans leur salle, mais au palais des sports Pierre de Coubertin à Montpellier. Cette obligation étant dictée par la CEV qui exige des normes minimales pour accueillir la compétition, dont une hauteur de toi conséquente. L’Arago s’exila donc pour les trois rencontres en terre montpellieraine. Au delà du fait d’apparaître lamentablement comme une périphérie de Montpellier, cette situation appelle deux constats de ma part :
- ce choix a généré d’énormes contraintes logistiques. En effet, les spectateurs ne pouvaient garer leur voiture à proximité de la salle, mais devaient garer leur véhicule sur un parking payant puis prendre une navette. Perte de temps, lourdeur logistique, tel était le résultat de ce fonctionnement qui a découragé bon nombre de supporters de l’Arago, en plus des tarifs assez élévés susceptibles de décourager un public familial pas forcément nanti. Résultat, alors qu’un tel évènement aurait du se jouer dans une salle pleine à craquer, les sétois ont évolué dans une palais des sports sonnant creux. Vraiment dommage.
- cette situation met une fois de plus en exergue l’insuffisance des équipements sétois pour faire évoluer ses équipes d’élite. A quand un vrai palais des sports de l’agglomération sur la zone de balaruc les bains comme cela avait été évoqué ?
Paris se ressaisit.
Ce fût un beau match de volley, d’excellent niveau avec deux équipes accrocheuses défensivement, ce qui offrit de beaux échanges sur des balles de relance. Hormis d’un gros passage à vide sétois dans le 3eme set (25-14) chaque manche fût âprement disputée.
Côté parisien, l’on a enfin vu des joueurs évoluer à leur vrai niveau. Le meilleur a probablement été Ardo Kreek, très bon au service et inarrêtable en attaque au centre, ce dernier lorsqu’il joue sur son plein potentiel est probablement l’un des meilleurs centraux offensifs du monde. Mention également pour le brésilien Lukanietz, à la peine ces dernières semaine qui a réalisé un match plein offrant quelques pipe qui ont fait se lever le public de Charlety. Enfin Todor Skrimov, comme libéré du poids du capitanat confié dans la semaine à Van der Ven a été bon.
Côté sétois, l’équipe est forte, mais pas assez maître de son sujet pour assommer des équipes comme Paris. C’est peut-être la grande faiblesse des sétois cette saison, capables d’offrir des pics de performance mais aussi de se comporter comme une équipe moyenne. Quand elle joue bien, cette équipe est probablement aussi forte que Tours, mais encore faut-il qu’elle joue bien.
A Sète, le baromètre de l’équipe est sans nul doute Baptiste Geiler. Le réceptionneur attaquant a tout pour lui, la puissance, le gabarit et une capacité à réceptionner honorable. C’est lui qui renverse la vapeur par une série de services exceptionnels à la fin du 4eme set pour arracher une 5eme manche. L’autre principale arme offensive sétoise et le slovaque Milan Bencz. Très grosse recrue venue du championnat italien, il était annoncé comme le joueur qui ferait la différence. C’est effectivement un très bon joueur qui du haut de ses 2m06 est capable d’attaquer la balle de très haut. Toutefois, l’on a le sentiment que le joueur est un peu timide, et qu’il n’est pas le leader offensif que ses qualités et son vécu lui permettraient d’être. En somme, il ne semble pas offrir tout son potentiel cette saison. Un début d’explication vient peut être dans le fait que Benjamin Toniutti n’a pas l’habitude d’évoluer avec un attaquant de pointe gaucher comme Milan Bencz, leur liaison demeurant perfectible.
Avec ce quasi partage des points les équipes continuent à avancer vers leurs objectifs, pour peut-être se retrouver en play-off.
Yannick, Docteur ès sport.