C’est un véritable tsunami polonais qui s’est abattu sur le parquet comme dans les tribunes de la salle Charpy. Le Paris Volley recevait les champions de Pologne de Resovia Rzeszow pour la première journée de la Ligue des champions de volley.
Les parisiens bousculés par l’ambiance comme par la malheureuse blessure de leur attaquant de pointe, Goran Maric n’ont pas pesé lourd face à Rzeszow qui s’est imposé 3 à 0. Récit d’une soirée pas comme les autres dans la salle Charpy.
Développement du volley, l’exemple polonais.
Aujourd’hui la Pologne est l’une des plus grandes nations de volley d’Europe, ce qui a un caractère assez surprenant puisque ce pays n’a ni la puissance économique et démographique de la Russie, le savoir faire de l’Italie pour les moyens financiers de la Turquie. La Pologne pèse pour quantité négligeable dans les autres grands sports collectifs en Europe, mais pas en volley. Ce succès est à mon sens dû au succès populaire du volley capable de remplir des stade de football (pour la Ligue mondiale ou l’Euro), succès populaire qui attire mécaniquement médias, sponsors et revenus économiques. Les bon résultats de l’équipe nationale (vainqueur de la Ligue mondiale 2012, et quart de finaliste des JO) n’y est pas étrangère.
C’est un exemple à suivre pour la France et les dirigeants de la Ligue. Le développement du volley passe par la présence de plus de monde dans les salles, par des formules de championnat claires et lisibles, et une couverture médiatique sans commune mesure avec ce qu’elle est aujourd’hui.
Cette puissance économique a un effet sur le volley tricolore puisque plusieurs grands joueurs français sont allés tenter leur chance en PlusLiga polonaise (Antonin Rouzier, Stéphane Antiga, Rafa Redwitz, Guillaume Samica).
Dans ce paysage polonais, le club de Rzeszow est une référence. Sa salle n’est pas remplie de 6 000 spectateurs, mais de 6 000 supporters qui soutiennent leur équipe dès le premier échange, une sorte d’Arago puissance 100… Mais ces supporters sont exceptionnels à l »extérieur comme à domicile. A Paris, pour ce match de ligue des champions en semaine, ce ne sont pas moins de 6 bus de supporters polonais qui ont fait le déplacement, transformant la tranquille salle Charpy en volcan rouge et blanc. Impressionnant !
Le jeu et les joueurs : Paris déboussolé sans Maric.
Après un premier set timide dans une ambiance il est vrai incroyable le Paris Volley a commencé à imposer son jeu sur les polonais dans le second set avant que le véritable tournant de la rencontre se produise. Le serbe Goran Maric, l’attaquant de pointe parisien se blesse en retombant mal sur une attaque et doit sortir.
Remplacé au pied levé par Rémi Fidon qui fût loin de démériter, cette absence permit aux polonais en difficulté de recoller et de remporter le set. Le troisième fût une formalité pour les visiteurs face à des parisiens qui accusèrent clairement le coup. Résultat une défaite 3-0 et un bien mauvais début dans la compétition majeure de clubs du volley international. Au niveau des individualités, le géant polonais Piotr Nowakowski et sa hauteur de contre terrifiante [3m45, pour mémoire le haut du filet est situé à 2m40] (4 contres sur la rencontre) m’a clairement impressionné.
Yannick, Docteur ès sport.