Arago de Sète – Saint Brieuc, ce n’était pas a priori l’affiche phare de la journée du championnat de volley pro A.
Entre des briochins quasi condamnés à la relégation à l’issue d’un parcours apocalyptique et des sétois qui ont dévissé dans la course aux play-off (trois défaites 3 à 0 sur les trois derniers matchs), c’était deux équipes en quête de rédemption qui allaient s’affronter dans la salle du Barrou.
Pourtant, c’est un match d’un excellent niveau technique et finalement assez poignant que nous ont offert ces deux équipes. Récit illustré d’une rencontre qui s’est terminée par une victoire sétoise 3 à 2.
L’Arago de Sète, ma référence en terme de gestion de club.
Pour moi l’Arago de Sète, c’est vraiment LA référence en matière de gestion de sportive d’un club d’élite.
Cette gestion s’appuie depuis toujours sur des fondamentaux immuables:
– un staff technique de qualité (les plus grands entraîneurs sont passés par Sète, d’Eric Daniel à Philippe Salvan en passant par l’actuel coach de l’équipe de France Philippe Blain)
– un recrutement malin qui a souvent permis à des joueurs exceptionnels de se révèler (Marquet, Bry, Redwitz pour ne citer que les plus marquants de ces 20 dernières années). 26 joueurs de l’Arago ont été sélectionné en équipe de France lorsqu’ils évoluaient avec le maillot sétois.
– Une organisation les soirs de match familiale et chaleureuse, (des grillades de la buvette en passant par des tarifs raisonnables [5 euros pour le match de ce soir contre Saint Brieuc] avec placement libre)
– La présence d’un public fidèle mais passionné (de « Dédé » figure emblématique des supporters sétois et son maillot de Luc Marquet à François Liberti, le député communiste de la ville régulièrement présent les soirs de match) le public sétois peut se transformer en véritable « 7eme homme ».
– une vraie politique de formation avec un esprit club. Avec l’Aragoland où 200 jeunes pratiquent le volley dans toutes les catégories et tous les ages dans un vrai esprit club, c’est à dire tout le monde est le bienvenue quelque soit son niveau.
Ce n’est donc pas par hasard si l’Arago de Sète, c’est 32 ans de présence ininterrompue au plus haut niveau du volley français (un record) malgré un budget limité mais avec des résultats régulièrement exceptionnels (vice champion de France en 2005, [arggh, ces deux balles de matchs ratées en finale sur service cannois…], 9 participations à la coupe d’Europe CEV).
Cela explique pourquoi, j’ai toujours un plaisir particulier à venir dans la halle Louis Marty pour soutenir l’Arago.
Philippe Salvan, l’entraîneur sétois donne les consignes lors d’un temps mort.
Le jeu et les joueurs.
Du côté de l’Arago ce match a été un peu à l’image de la saison, irrégulier.
Les joueurs sétois sont capables d’offrir un très bon niveau de jeu, notamment avec leur passeur Anton, très fin (avec une excellente passe arrière), le libero Rowlandson très bon également et le pointu Gavin Schmitt (2eme meilleur attaquant de pro A), véritable bucheron canadien capable d’attaques et de services surpuissants.
Mais voilà, cette équipe est également capable d’avoir des passages à vide importants, qui se paient souvent très cher au final. C’est un peu ce qui s’est passé samedi puisque après avoir mené 2 à 0, les sétois l’emportent in fine a l’arraché 3 à 2.
Côté briochin, cette équipe vaut largement mieux que son classement actuel.
Outre le match de Marion (quel mental !), je soulignerai en particulier la présence de Mory Sidibé dans cette équipe.
Le natif de Noisy le Grand m’avait fait belle impression lorsque je l’avais vu jouer contre Paris. Ce soir il m’a encore fait forte impression, avec notamment une qualité de service rare (4 aces consécutifs dans le 2eme set) notamment si on la jauge au ratio violence du service/ faute directe. Il n’a, sauf erreur de ma part, fait aucune faute directe au service, pourtant ses engagements étaient tous dangereux pour la réception sétoise.
Mory Sidibé s’apprête à servir.
Bref ce Mory Sidibé c’est un vrai diamant du volley et si j’étais une équipe ambitieuse de pro A, je me dépêcherais de lui faire signer un beau contrat pour l’an prochain car je joueur de 21 ans est peut être la prochaine grande star du volley français. Si vous avez la possibilité d’aller voir jouer Saint Brieuc n’hésitez pas il vaut vraiment la peine d’être vu.
>> l’album photo du match.
Yannick, le Docteur ès sport.