Le Tour de France 2019 nous a offert l’une de ses plus belles éditions depuis pas mal de temps. Loin des éditions cadenassées et assez formatées de ces dernières années, la France a été tenue en haleine par un Julien Alaphilippe magnifique, s’est enthousiasmée pour les performances de Pinault en haute montagne et a retrouvé avec plaisir Warren Barguil avec les meilleurs au passage des sommets. Je vous fais partager mes réflexions sur cette édition 2019.
– Bernal vainqueur grâce à Alaphilippe.
Une des grandes vertues de l’odyssée d’Alaphilippe sur ce Tour, est qu’il est venu bousculer le scénario programmé par Inéos où Thomas était programmé pour s’emparer du maillot à Pau, ce qui aurait probablement cadenassé la course et empêché toute attaque de Bernal. Mais voilà, l’exceptionnelle performance sur le chrono d’Alaphilippe est venu contrecarrer les plans de Thomas qui n’a pu porter le maillot jaune le soir du chrono. Le fait que le français conserve le maillot à la sortie des Pyrénées a permis à Bernal d’attaquer… au détriment de Thomas, piégé par le jeu d’équipe une fois que son jeune coéquipier s’empara du maillot. De façon un peu réductrice, l’on peut considérer que si Bernal a remporté ce Tour, c’est en grande partie parce qu’Alaphilippe a empêché Thomas de s’emparer du maillot à Pau.
Embed from Getty Images – Pinot, à son image. Thibault Pinot est un magnifique champion, mais malheureusement, encore une fois, il a été victime de sa fragilité sur une épreuve de trois semaines. En fin d’année passée, il avait prouvé sur la Vuelta qu’il était probablement le meilleur grimpeur de la planète, mais aussi un coureur capable de passer à côté sur une étape, chose rédhibitoire pour espérer une victoire dans un grand tour. Cette année, son erreur sur l’étape d’Albi et le coupe de bordure, lui a peut être coûté la possibilité de prendre le maillot jaune dans les Pyrénées. Cette mésaventure fait suite à des erreur similaires sur la Vuelta. Ceci est réellement dommage car on sent que le franc-comtois entre son expérience et son potentiel a un grand tour dans les jambes. Il est clairement supérieur à Simon Yates qui a remporté la Vuelta l’an passé ou n’a rien à envier à Richard Carapaz vainqueur du Giro 2019. La saison 2020 doit être celle de la victoire dans un grand tour pour le coureur français. Embed from Getty Images – Barguil a son niveau. Après une saison de galère et de gros doutes sur la capacité du champion breton à remonter la pente, Warren Barguil a de nouveau prouvé qu’il était l’un des grands coureurs français actuels. Dixième du classement général, à la pédale, et avec quelques tentatives de classes dans les cols les plus durs, « Wawa » a fait honneur au maillot de champion de France. Le coureur d’Arkéa doit lui aussi viser au moins un podium sur un tour de trois semaines. Toutefois pour y parvenir, il devra être mieux épaulé qu’il ne l’est dans sa formation actuelle, mais ce sera visiblement le cas l’an prochain avec une formation Arkéa qui paraît se développer pour se transformer en formation World Tour. Embed from Getty Images– Nibali, les champions ne meurent jamais. Pour moi, Vincenzo est le meilleur coureur de grand tour depuis Contador et le seul en activité à avoir remporté les trois grands tours, illustrant une capacité à dominer des épreuves à différents moments de la saison. A ce palmarès dans les grands tours, comme tous les grands champions, il possède également des victoires dans des classiques (Milan San Remo et deux fois le Tour de Lombardie) qui en font un coureur au palmarès autrement plus impressionnant que les coureurs Sky – Inéos essentiellement focalisés sur le Tour de France. La victoire obtenue à Val Thorens, sa sixième victoire d’étape sur le Tour de France obtenue à l’issue d’une performance de premier plan vient renforcer la placede l’italien comme coureur majeur du cyclisme mondial des 15 dernières années. Embed from Getty Images – Sagan puissance sept. Même s’il n’est désormais plu le plus rapide au sprint, Peter Sagan a ramené un 7eme maillot vert à Paris, ce qui en fait le recordman désormais et illustre finalement ce qu’est un maillot vert du Tour, à savoir un coureur capable d’aller vite, mais également tout terrain susceptible de passer les sommets les plus durs et de batailler durant 3 semaines. Pour être totalement conforme à la tradition des vainqueurs du maillot vert, il a remporté une étape sur cette édition 2019. Chapeau bas Peter. Embed from Getty Images– Alaphilippe … Finalement, difficile de trouver des qualificatifs pour décrire la performance de Julian Alaphilippe sur le Tour. Il a renoué avec la plus belle tradition du cyclisme français et peut être considéré comme le successeur de Laurent Jalabert, capable de remporter ou de marquer de son empreinte chaque course à laquelle il prend le départ. Magnifique champion, intelligent et humble il est sans nul doute, le champion des champions français de l’année. Merci Julian. Embed from Getty Images