Pour le site officiel du Paris Volley, j’ai eu la possibilité d’interviewer Hubert Henno l’un des plus grands joueurs du volley-ball français. Voici son interview, celle d’une immense champion qui possède une carrière extraordinaire.
C’est probablement le plus grand libéro de l’histoire du volley français qui va venir jouer mardi à Charlety avec sa formation de Cucine Lube TREIA. Plusieurs fois élu meilleur libéro du monde au niveau individuel, il possède à son exceptionnel palmarès 19 titres majeurs dont les deux ligues des champions remportées par des clubs français (2001 avec Paris et 2005 avec Tours) et des titres de champion de France, d’Italie, de Russie ainsi que plus de 200 sélections en équipe de France.
Il nous fait partager ses souvenir à quelques heures du choc qui va l’opposer au Paris Volley.
Bonjour Hubert est-ce que le fait de revenir salle Charpy mardi va te procurer une émotion particulière ?
J’ai toujours eu de bons souvenirs dans cette salle, le fait de revenir à Paris a toujours une saveur particulière pour moi, j’y ai vécu des moments de ma vie super agréables.
J’imagine que tu penses notamment à la Ligue des Champions de 2001. De tes deux passages à Paris, il y a t-il des souvenirs forts qui te viennent à l’esprit ?
Cette Ligue des Champions remportée avec Paris, c’est l’un, si ce n’est LE plus beau souvenir de ma carrière. Gagner la Ligue des Champions à 22 ans dans ta ville, c’est extraordinaire, je m’en rappelle comme si c’était hier ! Mais c’était il y a longtemps, donc maintenant il faut passer à autre chose (rires).
Comme le match de mardi contre Paris. Vous vous présentez dans quel état d’esprit ?
Pour nous, c’est une rencontre cruciale par rapport à notre objectif qui est d’au moins atteindre le final 12 de Ligue des Champions. Si on veut avoir l’espérance de passer cette phase de poule, il faut impérativement remporter les deux matchs contre le Paris Volley et Fenerbahce. Donc cela passe par une victoire à Paris, il n’y a pas de calculs à faire, l’on vient pour gagner.
Ce qui est certain, c’est que ce sera compliqué. Ils ont démontré contre Fenerbahce que c’était une équipe à ne surtout pas sous évaluer. Ce sera un match sportivement très intéressant. Nous avons également besoin de nous racheter, car nous nous sommes faits éliminer en Coupe d’Italie récemment.
A Paris tu as joué avec l’entraîneur de l’équipe, Dorian Rougeyron.
Oui, j’ai une relation particulière avec Dorian car effectivement nous avons joué ensemble à Paris et sommes de la même génération. Il fait du très bon boulot au Paris Volley. C’est quelqu’un qui voit bien le jeu, qui choisit vraiment bien ses joueurs, quelqu’un de posé, c’est vraiment agréable de discuter avec lui.
Est-ce que tu peux nous parler de ta formation de Cucine Lube TREIA ?
Nous sommes les champions d’Italie sortants. Nous avons vraiment de très bons joueurs dont les meilleurs joueurs italiens, un attaquant polonais (Bartosz Kurek ndlr) qui fait partie des meilleurs attaquants du monde et des centraux serbes (Marko Podrascanin et Dragan Stankovic ndlr) d’un très haut niveau international. Nous avons une équipe très spectaculaire, cette confrontation contre Paris vaudra vraiment le détour.
Tu as été élu meilleur libéro du championnat d’Italie la saison passée, une distinction de plus dans ton exceptionnelle carrière. Comment expliques tu ta constance au plus haut niveau international toutes ces années ?
Disons que j’ai appris le professionnalisme à l’étranger, que j’avais déjà commencé à apprendre à Paris avec Glenn Hoag et à Tours. Le niveau est de plus en plus fort, les matchs s’enchaînent de plus en plus, si tu n’as pas une grande hygiène de vie et une qualité aux entraînements avec la volonté de t’améliorer chaque jour quelque soit ton age, tu ne feras pas grand-chose.
En plus, ici, en Italie, les matchs sont super serrés chaque semaine. Quand tu t’entraînes dur tous les jours, tu ne peux que progresser. C’est essentiel d’être à l’écoute, concentré sur ton entraînement et plus que professionnel en match. De plus, le fait de t’entraîner avec des joueurs vraiment forts te permet de rester à un haut niveau et de progresser.
A propos de grands joueurs, quels sont les joueurs que tu as côtoyé et qui t’ont le plus impressionné ?
Il y en a beaucoup (quelques secondes de réflexion). J’ai eu la chance de jouer avec d’excellents joueurs tout au long de ma carrière. Quand on est jeune on est toujours plus impressionné, je me rappelle à Paris de Kent Greeves, de Paul Duerden ou de Marek Pakosta. Des joueurs qui m’impressionnaient, je venais d’arriver à Paris, j’étais encore un gamin, ils m’ont vraiment permis de m’affirmer au niveau international.
Ensuite j’ai pu jouer avec des joueurs comme Boskan et Nikolov à Tours, qui étaient à cette époque, je pense, les meilleurs joueurs à leur poste. Par la suite, j’ai côtoyé Miljkovic, Kaziyski, Grbic qui étaient également les meilleurs joueurs du monde du moment. J’ai vraiment eu la chance dans ma carrière de jouer avec de tels champions, cela m’a permis aussi de découvrir d’autres visions du volley et de progresser en permanence.
Tu as déjà réfléchi à l’après volley ?
Pour l’après volley, je resterai dans le volley, ça c’est certain. Pour l’instant je réfléchis beaucoup, car plus l’age avance et plus il est important d’y penser. J’ai déjà plusieurs diplômes d’entraîneur et manager, mais on verra. Pour le moment, j’essaie de me focaliser sur ma fin de carrière de joueur pour éviter de faire l’année de trop.
Interview réalisée par Yannick.
Merci à mbgrog d’avoir partagé sa photos sous licence CC.