C’est un véritable choc économique que va provoquer les nouveaux droits TV de la Premier League, le championnat anglais de football. En effet, la saison 2013/2014 est la première saison d’application du nouveau contrat et va faire des clubs de Premier League les clubs les plus riches d’Europe.
Pour avoir un ordre d’idée de l’importance de l’augmentation, ils suffit de savoir que Crystal Palace, 11eme du dernier exercice touchera comparativement plus d’argent que le 3eme de l’édition précédente, Arsenal.
Un système de répartition mixte.
A la différence du championnat espagnol où les droits sont négociés directement entre les clubs et les diffuseurs, ce qui crée de fortes inégalités au bénéfice du Real Madrid et du FC Barcelone, la Premier League utilise une formule mixte, à savoir une formule basée sur la répartition mais avec prime à la performance et à la notoriété.
La répartition fait que toutes les équipes touchent le même montant sur une base de départ (24 millions de livres par club), les droits à l’exportation (26 millions par club) et les produits dérivés de la ligue (4,2 millions par club). La prime à la performance (en fonction du classement) et à la notoriété (nombre de diffusions) permettent de moduler cette répartition égalitaire. La prime à la performance varie de 24 millions pour Manchester City, le champion, à 1,2 millions de livres pour Cardiff City, dernier de la Premier League. Pour la répartition en fonction de la notorité, ce sont Manchester City, Liverpool et Chelsea, les trois formations qui ont lutté pour le titre qui obtiennent logiquement les sommes les plus importantes (toutes plus de 20 millions de livres).
Au final les dotations en droits TV s’échelonnent de 96 millions le livres pour Manchester City à 62 millions pour Cardiff City.
Le championnat le plus attractif d’Europe avec la Liga.
Ainsi, selon une étude de l’UEFA, le championnat anglais, fait partie des 3 championnats les plus suivis dans les 33 pays européens objets de l’étude (dont 10 fois le plus suivi). Seule la Liga fait mieux avec 24 premières places. A titre de comparaison, l’Allemagne, pourtant très performante sportivement, est uniquement le championnat le plus suivi… en Suisse, et fait simplement 8 fois partie des trois premiers.
Pour l’anecdote, le championnat français n’interesse personne hors de nos frontières… sauf en Suède qui est le seul pays à le classer parmi les trois premiers. L’effet Ibrahimovic est par conséquent plus que limité…
Cette notorité internationale explique, en grande partie, les droits TV colossaux obtenus à l’exportation, sans parler de la vente de produits dérivés (surtout pour les principaux clubs) particulièrement en Asie.
Vers une nouvelle domination du football anglais sur l’Europe ?
Si ces droits très élevés ne permettent toutefois pas aux clubs anglais les plus riches de rivaliser avec les deux géants espagnols que sont le Real Madrid et le FC Barcelone (plus de 150 millions d’euros de droits TV pour chacun d’entre eux), ils leurs permettent d’être compétitifs avec l’ensemble des autres grandes formations européennes.
Cette puissance financière supplémentaire va achever la vampirisation des autres championnats européens. La Premier League va attirer à elle tous les meilleurs joueurs du continent. Elle offrira ainsi une densité exceptionnelle qui promet de la transformer en combat sans merci pour chacun club au vu de la concentration de talents qui y sera présente. Chaque club anglais, aura, sans problème, la possibilité d’avoir dans ses rangs plusieurs joueurs de classe internationale.
Sur le moyen terme, la domination espagnole sur le football européen pourrait prendre fin, au profit de l’Angleterre. Le football européen, pourrait ainsi connaître, comme ce fût le cas il y a 40 ans, une nouvelle domination du football anglais lorsque 8 clubs anglais avaient remporté la Coupe des Clubs Champions en 9 saisons.
Yannick, Docteur ès sport