Si le basket a été inventé à John Naismith à l’Université de Kansas, une autre université fait partie des lieux historiques de ce sport. Il s’agit de l’Université de Purdue, basée dans l’Indiana.
L’étrange surnom des joueurs de cette université les boilermakers, les chaudronniers, vient d’une rencontre de football américain disputée au 19eme siècle où les étudiants de Purdue avaient ainsi été appelés en raison de leur style de jeu plutôt rugueux.
Après plusieurs saisons décevantes, les boilermakers remontent en puissance ces dernières années et le mois de mars 2010 pourrait voir les joueurs de West Lafayette réussir de belles choses.
Le poids de la tradition.
Ce qui fait souvent la force des universités du midwest est que leurs équipes sportives constituent l’attraction majeure des villes dans lesquelles elles sont implantées. Ceci est notamment vrai pour l’université de Purdue basée dans l’agglomération de Lafayette (environ 200 000 habitants) à 150 km environ d’Indianapolis . Cette dernière tire son nom de celui de John Purdue son fondateur au 19eme.
En effet, entre son équipe de football américain qui évolue dans un stade de 60 000 places et son équipe de basket dont je vais parler, cette université est, depuis plus d’un siècle, une place de référence dans le sport universitaire.
En matière de basket, elle occupe une place singulière puisque John Wooden, coach le plus titré de l’histoire du basket NCAA, et originaire de l’Indiana, a été étudiant et joueur à Purdue. Il faillit d’ailleurs laisser son job d’entraîneur des UCLA bruins, au bout d’une saison, pour retourner sur sa terre natale coacher les Boilermakers.
Si l’université de Purdue n’a jamais remporté le titre suprême universitaire de l’ère moderne (elle l’a quand même remporté ce qui était l’équivalent de ce titre en 1932), elle a disputé deux final four, dont un, perdu en 1969 contre les UCLA bruins de John Wooden.
La Mackey Arena, l’une des salles les plus bruyantes des Etats-Unis.
L’équipe évolue dans la Mackey Arena situé sur le campus qui est un véritable chaudron, à la fois par sa forme et son toit en aluminium qui offre une acoustique unique, mais aussi par l’ambiance bouillante créee par les 13 000 étudiants vêtus de noir et or qui s’y massent lors des matchs de leur équipe. Avec son public surchauffé, la Mackey Arena est considérée comme l’une des salles les plus bruyantes du pays.
Un retour au premier plan en 2010 ?
Cette saison les noirs et or semblent sur de bons rails pour espérer jouer le final four. Dotés d’un effectif très prometteur, ils ont atteint, l’an passé, le sweet 16 (8eme de finales) du tournoi NCAA. Ils sont donc logiquement considérés par les pronostiqueurs comme faisant partie des 10 meilleures équipes du pays en début de saison.
Leur début de saison tonitruant a confirmé cette côte élevée. Les Boilermakers ont, en effet, remporté leurs quatorze premiers matchs, dont plusieurs victoires significatives. Celle acquise lors du prestigieux Big 10 vs ACC challenge contre Wake Forest a été un premier signe de la solidité de l’équipe, celle remportée face à West Virginia l’un des épouvantails de ce début de saison, a servi de confirmation. Malheureusement, cette belle machine semble s’être déréglée depuis quelques matchs, enchaînant trois défaites de rangs contre des adversaires théoriquement inférieurs.
Robbie Hummel, un ailier fort recordman des tirs à 3 pt.
Au niveau des individualités, l’équipe s’appuie sur Robbie Hummel, un aillier fort blanc véritable baromètre de l’équipe. En plus d’être un excellent rebondeur et de posséder une superbe mobilité, ce dernier dispose d’un shoot à distance assez exceptionnel pour un joueur de cette taille. Il a, ainsi, lors du match contre Ohio State, égalé le record de l’Université au niveau des 3pt réussis sur un match 8/13. Malheureusement, comme tout joueur de grande taille, il possède un physque fragile.
L’autre joueur majeur de cette équipe est une arrière doté d’une qualité physique au dessus de la moyenne et d’une excellent shoot. Etwaun Moore, il a été désigné meilleur débutant (freshman), de la conférence big Ten l’an passé ce qui en dit long sur sa valeur.
Les observateurs estiment qu’avec Robbie Hummel à 100% Purdue est une équipe qui peut espérer cette saison d’atteindre le final four, alors que sans lui, les ambitions risquent de se cantonner à une simple participation au tournoi final NCAA.
A voir donc si les Boilermakers seront en capacité de faire honneur à John Wooden l’année des 100 ans de leur prédécesseur.
Yannick, le Docteur ès sport.