Lorsqu’en 1884 Russel Conwell donna ses premiers cours du soir dans le nouveau temple baptiste dans lequel il officiait à Philadelphie, il était bien loin d’imaginer que l’établissement universitaire qu’il contribuait à fonder allait devenir l’une des plus anciennes universités à pratiquer le basket. En effet, l’Université de Temple, basé dans le centre de Philadelphie a pratiqué officiellement ce sport quelques années après son invention.
Si l’Université de Temple n’a remporté qu’un titre national NCAA, ce n’est pas le moindre puisqu’il s’agit du premier titre attribué de l’histoire en 1938. Même si elle n’en a pas remporté d’autres, elle n’en reste pas moins l’un des noms incontournables du basket-ball américain. En dépit de son irrégularité, l’équipe de cette saison peut réaliser de grandes choses avec son formidable meneur argentin, Juan Fernandez.
Les Owls ou la force de la singularité.
De part ses origines, et sa tradition, l’Université de Temple cultive une certaine singularité. L’animal totémique de l’Université est la chouette. Temple est l’une des très rares universités à avoir choisi comme emblème cet animal. Elle vient des origines de la fac, en référence à l’époque où son fondateur donnait des cours du soirs à ses étudiants et les encourageait en leur disant « les chouettes de la nuit, font les aigles du jour », tout un programme… Ses couleurs, cerise et noir sont également uniques. Temple est aujourd’hui une fac urbaine, située dans le centre de Philadelphie où se situe son enceinte, elle assez récente, le Liacouras center (10 000 places).
Si d’un point de vue sportif, la période la plus faste date des années 50, avec deux participations au final four. Ces dernières années Temple a atteint, à plusieurs reprises, l’Elite 8 (c’est à dire le tour juste avant le final four, échouant à chaque fois à atteindre le dernier carré). et la faculté a été marquée par la figure de John Chaney qui a coaché pendant près de 25 ans les Owls (1982-2006).
Une des figures emblématiques de Temple est également bien connue en France, il s’agit de l’inoubliable Terence Stansburry qui fera un passage très remarqué dans le championnat français et notamment à Levallois.
Une vidéo présentant l’ambiance du Liacouras center et l’équipe de Temple.
L’équipe 2010/2011, capable de tout.
En début de saison, l’équipe de Temple était considérée comme un possible outsider pour l’année à venir. Elle conservait dans son effet Lavoy Allen, son joueur vedette, un aillier fort monté sur ressort, qui après avoir sondé les eaux de la NBA avait décidé de finalement rempiler pour continuer à progresser. Ce dernier associé au meneur argentin champion du monde des moins de 18 ans avec son pays, Juan Fernandez devaient former un duo redoutable.
Juan Fernandez est un joueur que personnellement j’adore. Il possède une grinta, un engagement sur le terrain qui en fait un meneur à tous les sens du terme. Doté d’un bon shoot de loin et capable de bien distribuer, c’est typiquement le joueur qui aurait un énorme impact en pro A par exemple, s’il ne parvenait pas à convaincre les scouts NBA de lui donner sa chance.
Mais voilà finalement Temple déçoit. Depuis le début de la saison Lavoy Allen se montre particulièrement irrégulier, voire fantomatique sur certains matchs. Et même si Juan Fernandez continue de s’affirmer cela a clairement eu un préjudice sur la courbe de progression de l’équipe. Cette saison Temple a battu Georgetown, considéré comme l’un des plus fortes équipes du pays, mais réalise un parcours décevant au sein de sa conférence Atlantic 10, hypothéquant par là même ses chances d’être sélection « at large bid » pour le tournoi final NCAA.
Leur principal espoir réside désormais dans la conquête du titre de champion d’Atlantic 10 pour participer au tournoi final. S’ils y parvenaient, ils seraient probablement qualifiés en seconde partie de tableau avec un rang modeste et auraient à affronter un gros dès le premier tour. Mais ce serait peut-être l’une des configuration les plus intéressantes, car à Temple l’on sait mieux que quiconque qu’après la nuit vient la lumière… A suivre.
Yannick, le Docteur ès sport.