Pour son entrée dans la Coupe d’Europe CEV 2016, l’Arago recevait une formation quasi inconnue du volley français, l’équipe championne de Finlande, les Tiikerit Kokkola. Personnellement, je pensais que les sétois n’allaient faire qu’une bouché de cette équipe, comme ils avaient pu le faire d’autres années contre des formations de petits pays. Il n’en a rien été, et ce sont, au contraire, les finlandais qui ont dominé l’Arago 3-1. Ce qui compromet fortement les espoirs de qualification dans cette compétition.
La tradition du volley en Finlande.
Le volley-ball est une discipline de dimension planétaire. La qualité d’un pays comme la suède dans le domaine en est une illustration supplémentaire. En effet, la sélection de ce pays de 5 millions d’habitants est régulièrement performante avec comme performances majeures une 4eme place à l’euro 2007 et une 7eme place en ligue mondiale 2009. Au niveau des individualités, le joueur finlandais qui m’a le plus impressionné est l’actuel attaquant de pointe de la sélection, l’ancien parisien, Mikko Oivanen. Puissant, technique et précis, j’avais pu apprécier sa régularité dans la performance durant toute la saison qu’il avait passé dans le club de la capitale.
Mais la figure emblématique du volley en Finlande est un joueur qui a grandi sportivement en France, le réceptionneur attaquant Thomas Samuelvo. Ce dernier découvrit le haut niveau à l’ASPTT Strabourg, avant d’évoluer à Poitiers et de remporter la Ligue des Champions avec Tours en 2005. Il évolua, par ailleurs, dans les plus grands championnats du monde (Russie, Italie, Pologne). Il est aujourd’hui le sélectionneur de l’équipe de Finlande.
Le jeu et les joueurs: Kokkola, c’était bien des tigres.
En finlandais, le terme tiikerit signifie « tigre ». L’animal est plutôt bien trouvé pour illustrer le jeu de cette équipe dans un pays ou l’animal roi est le renne. Défendant comme des morts de faim sur chaque attaque de l’Arago autour de leur étonnant libéro japonais Koga, les finlandais ont offert un niveau de jeu digne des meilleures formations de Ligue A, ce qui a cueilli à froid une équipe sétoise qui ne s’attendait pas à telle opposition.
Par ailleurs, l’équipe maritime a joué de malchance avec les blessures, en cours de rencontre, du prodige Méderic Henry et de Franck Lafitte. Privés de deux de ses trois centraux, Patrick Duflos a du pallier comme il a pu dans ce secteur de jeu. Cela n’a pas permis de renverser la vapeur face à une équipe finlandaise en pleine confiance, notamment grâce au 8-1 infligé aux locaux à l’entame de la rencontre. Au niveau individuel, je soulignerai toutefois l’excellente performance de Nicolas Mendez (17 pts à 65%).
Bref une mauvaise soirée pour l’Arago qui devra rapidement se remobiliser pour affronter une autre formation de calibre européen, de Ligue des Champions cette fois, en la personne du Tours VB.
Yannick, Docteur ès Sport.