Lors d’une rencontre sportive certains joueurs, par le caractère exceptionnel de leur performance, donnent une dimension quasi irréelle au spectacle auquel on assiste. Samedi soir, Terrell Everett est entré dans cette catégorie. Touché par la grâce, il a battu à lui tout seul le Paris Levallois grâce à une performance individuelle d’exception.
Récit de ce moment rare.
Terrell Everett dans une autre dimension.
Je dois le reconnaître, la dernière fois qu’un joueur de basket m’a fait une telle impression, c’était fin 2000 à l’occasion d’un Paris Basket Racing – Montpellier où Mario Bennett avait écrasé le match de sa classe, en prenant, au passage, 20 rebonds. Samedi soir, j’ai ressenti un peu la même chose en voyant évoluer Terrell Everett, le meneur de Châlon. Ce dernier, avec 28 points (dont 5/5 à 3 pt) , 11 passes décisives et 42 d’évaluation a réalisé un match exceptionnel.
Ce meneur formé à l’Université d’Oklahoma possède un style unique et très pur. Ce n’est pas un petit meneur rapide, de type pile électrique avec un ballon de basket. Avec lui, ce n’est pas le joueur qui va vite, mais le ballon. Capable de passes décisives sur des renversement complets le jeu, il peut déstabiliser, à lui seul, toute une défense. Disposant d’un bon shoot de loin, il s’appuie sur sa grande taille pour un meneur (1m93) pour mettre à profit sa superbe vision de jeu.
Samedi soir, dans un beau match il aura définitivement assommé des parisiens, montrant toute sa maîtrise dans le money time grâce à deux paniers à 3 pt venus d’ailleurs.
Le jeu et les joueurs : Paris est un diesel.
Le fait que je vois trois défaites de Paris en trois matchs à domicile devrait m’inciter à être assez dur avec l’équipe de la capitale. Pourtant, quand on regarde les performances individuelle des joueurs aucun d’entre eux n’a vraiment démérité et les franciliens possèdent une belle profondeur de banc. Mais voilà, j’en reviens toujours aux mêmes conclusion, il manque à Paris, ce joueur capable de faire revenir l’équipe dans un match ou de porter le coup de grâce à l’équipe adverse comme a pu l’être Laurent Sciarra un temps.
Paris est une équipe sans meneur au sens psychologique du terme, et malgré ses 19 point et sa belle adresse AD Vassallo n’est de ce point de vue pas le joueur attendu.
Aujourd’hui, il y a à Paris une base pour avoir une belle équipe, mais il manque désormais , le « franchise player » celui qui met le feu au parquet et dans les tribunes.
Chalon, c’est Oklahoma sur Saône.
L’équipe bourguignonne porte les même couleurs couleurs que cette université américaine, le rouge et blanc, et possède dans ses rangs deux joueurs formés aux sooners. Terell Everett dont j’ai parlé mais aussi le pivot Taj Gray, qui connaît bien le Paris Levallois pour y avoir joué il y a deux saisons, l’année de la relégation en pro B.
Si le premier a offert une prestation exceptionnelle, le second n’a pas réellement été à son avantage, au moins au niveau offensif. Il a toutefois permis de renforcer le secteur intérieur chalonnais qui me paraît être l’un des points faibles de la formation entraînée par Greg Beugnot.
Au final les rouges et blancs reviennent de la capitale avec une victoire très précieuse dans leur lutte pour le maintien en pro A. Quant à Paris, l’objectif du maintien étant acquis, les dirigeants peuvent désormais s’attacher à trouver un franchise player pour l’an prochain de type Tyrell Everett…
Yannick, le Docteur ès sport.