Ce n’est pas soir de match que j’aurais dû intituler cet article, mais plutôt, soir de non match. En effet, le Paris Volley a pulvérisé l’Arago qui restait pourtant sur 7 victoires consécutives et 21 points sur 21. Je vous fais partager mes impressions sur ce match assez déroutant par rapport à l’opposition qu’il était censé offrir.
L’Arago de Sète, l’année où jamais pour le titre de champion de France.
Véritable révélation il y a trois saisons, l’Arago a confirmé l’an passé son statut d’outsider pour le titre en échouant seulement au stade des demi-finale. La version 2011/2012 de l’Arago était censée être encore plus forte pour décrocher un titre que le meilleur public de France attend depuis des décennies. Les venue de trois joueurs de classe internationale, les français Moreau et Trèfle ainsi que le central ukrainien Levchenko découvert lors de la coupe CEV était censée apporter ce plus susceptible de concurrencer Tours et Poitiers pour le titre.
Si les premiers matchs de la saison ont été prometteurs, plusieurs contre performances (défaites à domicile contre Paris et Beauvais) ont sanctionné une équipe qui ne fonctionnait pas aussi bien qu’espéré. La faute, notamment, à la fracture de fatigue d’Edward Rowlandson pièce maîtresse en réception mais aussi aux premiers tours de coupe CEV et leurs longs déplacement (Roumanie, Serbie). Des tensions se faisaient jour au sein du groupe notamment entre Duflos et Moreau et le doute gagnait les supporters héraultais. C’était sans compter, sur la capacité à recruter, exceptionnelle, de l’entraîneur sétois. Celui-ci faisait venir le libero allemand Tille, en joker médical et relançait une vieille connaissance sétoise, Ludovic castard convalescent après une grosse opération. Résultat l’équipe sétoise remontait en puissance, et enchaînait sept victoires consécutives et 21 pt sur 21. Troisième du championnat, prêt à en découdre avec Tours et Poitiers en demi, l’Arago espère connaître une nouvelle finale du championnat après celle de 2005 pour enfin conquérir le titre de champion de France.
Paris volley : une saison paradoxale.
En cette saison 2011/2012 le Paris Volley a décidé de jouer la carte jeune, sur le banc d’abord en propulsant Dorian Rougeyron entraîneur de l’équipe première, puis en faisant venir comme attaquant de pointe un autrichien prometteur en la personne de Thomas Zass.
Le début de saison est marqué par une irrégularité dans les résultats avec en point d’orgue une incapacité à concrétiser positivement les fins de set. Résultat, le Paris Volley glisse progressivement dans la zone basse du classement à la trêve de Noël et regarde avec une certaine inquiétude le calendrier à venir avec des déplacements chez tous ses adversaires direct pour le maintien (Ajaccio et Narbonne notamment).
Si le Paris Volley, hormis contre Sète a été dominé par les grosses écuries, il ne tremble pas face aux équipes qui jouent le maintien, et deux victoires importantes Ajaccio puis Narbonne lui permettent de prendre ses distances avec ses rivaux d’infortune. A quelques encablures de la 8eme place, le Paris Volley peut s’offrir une fin de saison intéressante s’il parvient à confirmer le niveau de jeu exceptionnel montré contre l’Arago, ou les excellentes performances contre Narbonne ou Beauvais.
Le jeu et les joueurs.
L’effectif de l’Arago est tout simplement spectaculaire, offre une variété de talent et une profondeur de banc que le club n’a tout simplement jamais connu. Avec cet effectif le club vise légitimement le titre de champion de France derrière un Marien Moreau qui est monté progressivement en régime pour désormais offrir toute sa puissance de feu en attaque. Pourtant la performance de l’Arago mardi soir a été tout simplement incroyable, dans le mauvais sens du terme, sur le parquet parisien…. Moreau, meilleur marqueur du championnat a marqué 1 pt durant la rencontre, le meilleur marqueur sétois, Baptiste Geiler, plafonnant à 6 points.
En face, le Paris Volley a réussi son meilleur match de la saison. La réception a parfaitement joué son rôle et derrière Josh Howatson s’est régalé dans la distribution, offrant des balles d’attaque à gauche (Skrimov 18 pt), au centre (Celitans 9 pt, Van der Ven 7 pt) et ) à droite Zass 16 pt, faisant dire à Michel Rougeyron (qui a tout connu dans le volley d’élite) à la fin de la rencontre « je n’ai jamais vu ça ».
Cette saison, le Paris Volley aura été la bête noire de l’Arago. Les sétois n’ont plus qu’à espérer que les parisiens n’atteignent pas la 6eme place qui les ferait à nouveau se rencontrer en quart de finale des play-off… comme l’an passé.
Yannick, le Docteur ès sport.