C’était le choc de la 9eme journée de Ligue A. Le Paris Volley recevait Chaumont, leader surprise de l’élite du volley français. Dans une sorte de réplique de la rencontre de ligue des champions de Budva, les parisiens se sont imposés 3-0 notamment par une puissance de feu au service (13 ace) impressionnante. Voici ma chronique de la rencontre.
Chaumont, le volley et Nikola Matijašević.
Le volley ball est en train de devenir le sport roi de Chaumont, succédant au football. En effet, la Préfecture de la Haute-Marne a eu pendant près de 20 saisons une équipe professionnelle de football en division 2. Celle-ci a été liquidée en 1991, puis c’est le volley qui a repris le flambeau comme sport professionnel de la ville, un peu comme ce qui c’était passé à Tours après la disparition du football et l’implosion du basket au début des années 90.
L’équipe de volley de Chaumont accède à la Ligue B en 1996 et presque 15 ans après franchit un nouveau pallier (2011) en montant en ligue A après une victoire épique en finale des play offre contre St Nazaire. L’un des artisans de cette montée est son entraîneur, Nikola Matijašević.
Après avoir fait monter Beauvais en Ligue A, le franco serbe s’est attaqué au même type de challenge avec Chaumont. En plus de ses qualités techniques, il est un très fin recruteur, normal pour un ancien agent de joueur. Cette activité d’agent, il a dû l’abandonner car il est interdit de cumuler des fonctions techniques au sein d’un club et celles d’agent. Toutefois, le savoir faire ne s’est pas perdu dans la famille Matijašević, puisque, son fils, Georges est devenu l’un des plus grands agents de joueur de volley du monde… Moreau, Castard, Sidibé, pour ne citer que quelques grands noms du volley français travaillent avec lui. Il n’est d’ailleurs par rare de le voir salle Charpy lors de matchs du Paris Volley…
Le jeu et les joueurs : le service parisien.
A Chaumont, même si elle a été battue ce samedi, il y a une belle petite équipe dans le sillage de son attaquant de pointe Hermans Egleskalns, jolie trouvaille de la famille Matijašević, mais également le retour à son meilleur niveau de José Trèfle. Le natif de Fort de France, dominateur avec Rennes, n’avait pas eu le même rendement lors de ses deux saisons à l’Arago. Cette saison, il retrouve un niveau de performance plus en adéquation avec son potentiel.
L’une des spécificités de Paris depuis plusieurs années est d’évoluer avec deux options offensives principales : un point et un attaquant-réceptionneur. Cette saison, le poste de pointe est occupé par Mory Sidibé (après la blessure de Goran Maric) et celui d’attaquant réceptionneur par Marko Ivovic. Cela rend le jeu parisien compliqué à décrypter, surtout quand on possède un joueur comme la petite perle des balkans probablement un joueur majeur du volley international d’ici quelques saisons. De surcroît tous les joueurs parisiens sont capables de très bien servir. Cela a été le cas ce samedi contre Chaumont avec 13 aces et nombre de services très durs à réceptionner. Dans cette configuration, le Paris Volley est carrément injouable, comme l’atteste le résultat final.
Par cette victoire, Paris se rapproche de son adversaire de la soirée continue sa marche en avant.
Yannick, Docteur ès sport.